Les conseils de Marion pour devenir formatrice
Si tu rêves de transmettre ton savoir et de créer ta propre formation en ligne, alors cette interview va t’éclairer ! Marion Chassaigne, ancienne formatrice et fondatrice de « Assistantes School », partage ici son expérience, ses conseils et les erreurs à éviter pour se lancer dans l’aventure de la formation. De la structuration des modules à l’engagement des élèves, elle te livre un regard authentique et concret sur ce qu’implique vraiment le rôle de formatrice. Prête à découvrir les coulisses ?
Vanessa Lopes : Bonjour Marion, peux-tu te présenter et présenter ton activité ?
Marion Chassaigne : Je suis Marion Chassaigne, directrice d’hôtel et ancienne formatrice en ligne. Lorsque j’ai créé la formation « Assistantes School » en 2020, mon objectif était d’accompagner les futures assistantes virtuelles dans la création et la structuration de leur activité. Après quatre ans d’expérience dans la formation, j’ai décidé d’arrêter et de retourner au salariat en reprenant la direction d’un hôtel.
Dans cet article, je te partage mes conseils et mes erreurs afin que tu puisses éviter les pièges et optimiser la création de ta propre formation.
VL : Quelles ont été les étapes clés de ta transition d’assistante virtuelle à formatrice ?
MC : L’idée de transmettre mon savoir-faire via la formation en ligne m’est venue naturellement, en constatant le besoin croissant d’accompagnement dans le domaine de l’assistanat virtuel. J’ai voulu proposer un programme complet, accessible et actionnable pour permettre à d’autres de réussir à leur tour. A ce moment-là, le métier d’assistante virtuelle commençait à se développer en France.
- L’expertise et la structuration des connaissances : Avant de transmettre, il est essentiel d’avoir une maîtrise totale de son domaine et de structurer ses compétences en un parcours pédagogique cohérent.
- Le test de la demande : J’ai commencé par partager du contenu gratuit, des masterclasses et des accompagnements individuels pour évaluer l’intérêt de mon audience.
- La formation pour devenir formatrice : Pour garantir la qualité de mon enseignement, je me suis formée spécifiquement au métier de formatrice ainsi qu’au statut d’accompagnante. Car dans ma formation en ligne, il y avait aussi de l’accompagnement individuel.
- L’ouverture de mon organisme de formation : J’ai créé mon propre organisme de formation afin de professionnaliser mon offre et proposer un cadre structuré à mes apprenants.
- L’obtention de la certification Qualiopi : J’ai entrepris les démarches pour obtenir cette certification afin d’attester de la qualité de ma formation et de permettre aux apprenants d’accéder à des financements.
- La création du programme : J’ai développé une formation complète avec des modules progressifs, des exercices pratiques et un suivi personnalisé.
- Le lancement et l’adaptation : Après un premier lancement, j’ai recueilli des retours et amélioré mon offre continuellement pour qu’elle réponde parfaitement aux attentes des apprenantes.
VL : Quels sont les plus grands défis auxquels tu as fait face ?
MC : Mes plus grands défis ont été :
- Les changements de législation : Le financement par le CPF a évolué, et ça a rendu l’accès à la formation plus compliqué. C’est un vrai défi de suivre toutes ces évolutions et d’adapter nos formations en conséquence.
- Les impayés : Gérer une activité, c’est aussi gérer des risques financiers. Et j’ai eu une expérience traumatisante avec un prestataire qui ne m’a jamais payé 10 000€.
- L’effet de mode du métier : L’assistanat virtuel a connu un boom ces dernières années, ce qui a attiré plein de nouvelles personnes. Le souci, c’est que certaines ne sont pas vraiment prêtes à s’investir dans une formation sérieuse. Du coup, j’ai dû faire face à des élèves moins motivées, ce qui rend l’enseignement plus complexe.
- Le manque d’engagement de certaines élèves : Quand la formation est financée, il peut y avoir un vrai manque d’implication personnelle de la part des élèves. C’est un défi de maintenir leur motivation, de les pousser à aller au bout de la formation, surtout quand ce n’est pas leur propre argent qui est en jeu.
VL : Quelles qualités sont essentielles pour transmettre efficacement son métier ?
MC : Selon moi, les qualités essentielles pour transmettre efficacement son métier sont :
- La pédagogie : Savoir expliquer simplement des concepts complexes en rendant l’apprentissage fluide et accessible. Il ne suffit pas de maîtriser son sujet, il faut aussi savoir le vulgariser pour le rendre compréhensible à tous.
- L’écoute et l’adaptabilité : Chaque apprenant a son propre rythme, ses propres blocages et ses propres attentes. Être à l’écoute permet d’ajuster son enseignement, de répondre aux besoins spécifiques et d’offrir un meilleur apprentissage.
- L’authenticité : Partager son expérience avec sincérité, en mettant en avant aussi bien ses réussites que ses erreurs, permet de créer un lien fort avec ses apprenants. C’est en étant transparente sur mon parcours que j’ai pu inspirer et motiver mes élèves à persévérer.
VL : Quels seraient tes trois conseils essentiels pour une entrepreneuse qui voudrait créer sa propre formation en ligne pour transmettre ses compétences ?
MC : Alors, les 3 conseils que je donnerai :
- Ne pas se lancer sans tester : Avant de commencer à investir du temps et de l’énergie dans la création de ta formation, il est super important de valider qu’il y a une vraie demande. Tu peux le faire en proposant du contenu gratuit, en réalisant des sondages, ou même en lançant une première version bêta auprès d’un groupe d’élèves test.
- Créer une structure claire et progressive : Ta formation doit être pensée comme un parcours fluide et logique. Il faut que les modules se suivent de manière cohérente, avec des étapes progressives et des supports variés comme des vidéos, des exercices et des échanges en direct pour garder l’engagement des élèves et les aider à monter en compétences.
- Oser se lancer sans attendre que tout soit parfait : Lancer une formation, c’est aussi accepter que ce ne soit pas parfait dès le début. Trop souvent, on a peur de se lancer, on attend que tout soit nickel, mais une formation s’améliore avec le temps. Mieux vaut démarrer avec une version imparfaite, récolter les retours des premières élèves, et ajuster au fur et à mesure.
Bonus : il faut vraiment connaître son métier et maîtriser ce que l’on enseigne. Si tu ne maîtrises pas à fond ton domaine, il te sera difficile de transmettre un savoir de qualité. Une formation efficace vient de l’expertise que tu partages et de ta capacité à guider tes élèves dans l’apprentissage en plus de ta capacité à transmettre.
VL : Quels sont les pièges à éviter lorsqu’on veut enseigner à d’autres ?
MC : Le premier, c’est de ne pas confondre une formatrice et un infopreneur. La formatrice se concentre sur l’accompagnement et l’apprentissage des élèves, tandis que l’infopreneur est davantage centré sur la vente de contenu.
Il y a aussi une vraie différence entre un “simple” cours en ligne et une “vraie” formation en ligne. Un cours en ligne peut manquer d’interaction et de suivi, alors qu’une formation va plus loin, avec une structure, des exercices pratiques et/ou un accompagnement.
Enfin, il est facile de se laisser tenter par un prestataire de service parce que c’est plus simple, mais ça peut vraiment nuire à la qualité de la formation. Il faut prendre le temps de s’assurer que la personne que tu choisis pour t’accompagner partage ta vision et ton approche pédagogique.
VL : Un immense merci pour tes précieux conseils et ce partage d’expérience !
Transmettre son expertise à travers une formation, c’est bien plus qu’un simple partage de connaissances : c’est un vrai engagement envers ses élèves. Marion l’a vécu, avec ses réussites et ses défis, et ses conseils sont précieux pour celles qui veulent se lancer. Si tu envisages de créer ta propre formation, garde en tête l’importance de tester ton idée, de structurer un parcours clair et surtout… d’oser, même si tout n’est pas parfait dès le début ! Et toi, qu’est-ce qui te freine encore à partager ton savoir ?

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