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Utiliser Instagram pour vendre ses créations avec Gwendeline Delieux

21 Fév 2024 | Réseaux sociaux

Les conseils de Gwen pour faire d’Instagram une boutique à succès

Préparez-vous à plonger dans l’univers créatif de Gwendeline Delieux. Derrière La Bohèmerie, elle jongle avec brio entre la création de macramés et la quête d’objets chinés. Dans cette interview décontractée, Gwen nous dévoile comment elle a fait d’Instagram son terrain de jeu pour partager son amour de la déco et vendre ses créations. Si vous vous demandez comment faire rimer succès et spontanéité sur cette plateforme, ne ratez pas les conseils de Gwen. On vous emmène dans les coulisses d’une Insta-boutique où l’authenticité prime sur le pompeux. Ça va être fun, alors suivez-nous !

Vanessa Lopes : Bonjour Gwen, peux-tu te présenter et présenter ton activité ?

Gwendeline Delieux : Je suis Gwen, créatrice de La Bohèmerie, artisane, également chineuse et je rénove les meubles et objets que je dégote en brocante. La Bohèmerie est née en juin 2018 car j’avais envie de partager mes macramés et tissages. C’est à ce moment que j’ai créé le compte Instagram de La Bohèmerie et que j’ai commencé à vendre. Les objets chinés, c’est venu après, de ma grande passion de toujours pour la brocante. J’ai toujours adoré la déco, l’upcycling, la rénovation voire le détournement d’objets. Et j’ai trouvé que ça s’accordait bien avec mon univers, que c’était cohérent.

En septembre 2021, j’ai donc lancé les objets chinés. Au départ, je proposais une nouvelle sélection chaque saison mais maintenant, c’est tous les mois. Je suis très attachée à l’artisanat, au fait main, mais aussi à l’écologie. J’ai en horreur ces meubles et objets bon marché qui ne font qu’imiter ce qui existe déjà et qu’on surconsomme sans réfléchir à l’impact que cela peut avoir. Il y a tellement de pièces qui méritent une nouvelle vie ! Je chine donc pour toutes les personnes qui n’ont pas l’œil ou l’envie de consacrer du temps à ça. Et j’essaye de remettre en beauté ces meubles et objets qui ont une âme, une histoire. Je les mets ensuite en vente sur mon eshop et sur Instagram.

VL : Quand et comment t’est venue l’idée d’intégrer Instagram à ta stratégie marketing ? Comment tu t’y es prise au début ?

GD : Cela s’est vraiment fait progressivement mais j’ai vite compris qu’Instagram allait être mon meilleur allié car il m’a tout de suite permis d’être en contact avec des clients potentiels. J’ai longtemps eu un blog de déco. Je fais partie de la première génération de blogueuses, il y a quasiment 20 ans d’ici. En Belgique francophone, on était 3 ou 4 blogueuses seulement dans le domaine de la déco et ce format avait le vent en poupe. J’avais donc une petite communauté qui connaissait déjà un peu mon univers (même s’il a beaucoup évolué) et qui m’a suivi quand tout le monde a basculé sur Instagram. J’ai donc assez rapidement vendu par ce biais. Pas beaucoup car je n’y consacrais pas beaucoup de temps mais suffisamment que pour continuer dans cette voie. Je vendais mes créations et je réalisais des commandes sur mesure. C’est toujours ce que je fais aujourd’hui avec le macramé.

Puis quand j’ai décidé de lancer les objets chinés en 2021, je savais qu’Instagram allait être mon allié. J’ai également créé un eshop mais certains clients préfèrent parfois passer directement par Instagram où je suis réactive. J’avoue que je n’avais pas spécialement d’attentes au départ : j’étais déjà très surprise et contente que cela “prenne”.

Aujourd’hui, j’ai un job à 3/5e et donc, il fallait que mon activité complémentaire ”compense”. Financièrement, c’est le cas certains mois et d’autres un peu moins. Mais le plus important c’est que j’ai trouvé un bon équilibre entre mes deux jobs. 

VL : Comment ton contenu sur Instagram a-t-il évolué au fil du temps, et comment cela a-t-il influencé tes ventes ?

GD : Par rapport aux débuts, je montre beaucoup plus ce que je vends. Je me montre aussi davantage car ça aide à faire adhérer son public à son univers. Au départ, j’avais zéro stratégie, je postais à l’intuition uniquement. Depuis environ 2 ans, je suis les conseils de personnes comme toi et tente d’appliquer les tips du mieux que je peux en fonction de mon temps (un job à 3/5e, La Bohèmerie les jeudi et vendredi, mais aussi 2 enfants et beaucoup de sport).

Trouver une routine de publication qui colle à ma réalité et aux exigences des algorithmes, c’est un travail constant. Il faut sans arrêt se remettre en question, tester, faire des erreurs parfois, mais ne pas se prendre la tête. Je parviens à être régulière car je prends 30 minutes chaque semaine pour réfléchir à ce que je vais publier la semaine qui suit. Je note tout dans un petit tableau et ensuite, je prends une heure (parfois plus!) pour créer mon contenu d’avance (photos + vidéos). J’ai souvent des photos de réserve vu que j’en fais plein pour l’eshop, pour montrer les objets sous toutes leurs coutures. Ce qui prend également du temps, c’est de faire des publications texte en carrousel sur Canva car là, souvent je travaille beaucoup dessus et fignole pas mal. Du coup, je ne fais cela qu’une fois tous les 15 jours à peu près.

Puis comme tout le monde, parfois, je me retrouve le dimanche 16h avec un Reel à publier, rien de prêt, une lumière dégueulasse et pas la moindre énergie. Mais je retombe toujours sur mes pattes ou relativise en me disant que ce n’est pas grave si une fois de temps en temps, le Reel est publié avec 24h de retard. Je laisse une place à la spontanéité, surtout en story. Mais je garde en tête que si je suis disciplinée, ça se ressentira sur mes stats et sur mes ventes. Je n’ai pas des milliers d’abonnés mais mes abonnés sont de qualité : ils interagissent avec moi, me font confiance et achètent mes créations. Je sais que mes ventes d’objets chinés sont très attendues par exemple. Et c’est tout le travail en amont qui paie quand le premier vendredi du mois, ma sélection sort et les notifications de ventes suivent.

VL : Quels conseils donnerais-tu aux entrepreneuses qui souhaitent utiliser Instagram pour vendre leurs créations ?

GD : D’avoir une identité, un univers propre, des valeurs forte, une personnalité, une histoire. Ça ne sert à rien de vouloir faire comme un tel ou une telle, ou de trop suivre les tendances (on peut y jeter un œil, mais de loin).

Évidemment, il faut faire des vidéos, se montrer de temps en temps, ne pas avoir peur de publier souvent des photos de ses créations, varier les formats, utiliser des stickers… Mais tout ça ne marchera que s’il y a une véritable identité derrière.

Le personal branding est hyper important, mais le naturel aussi : soyez vous-même. Ensuite, je dirais qu’il faut créer des rendez-vous, une attente. Pour cela, il faut bien communiquer sur les dates de sorties de collection par exemple, et mettre du suspense en dévoilant un petit aperçu de ce qui attend le public et ce qui se passe en coulisses (work in progress, shooting en cours, tout ce qu’il y a derrière). Dans mon cas, je montre quand je chine/crée, je fais des petits sondage concernant ce sur quoi je suis en train de travailler, je montre les coulisses du shooting, je partage aussi certaines difficultés que je rencontre. Je veux être honnête et cohérente, en phase avec mes valeurs. 

Un autre conseil que je donnerais, c’est de prévoir, une fois par an, un shooting avec une photographe. Cela permet d’avoir une petite réserve de photos dans lesquelles puiser quand on est en panne d’inspiration ou qu’on veut redonner un coup de boost à son compte.

VL : Que penses-tu des affirmations selon lesquelles pour vendre sur Instagram il faut impérativement publier plusieurs fois par semaine, explorer tous les formats, se montrer, utiliser des sons tendance, etc. ?

GD : Je suis assez d’accord, dans les grandes lignes du moins. Je varie les formats mais j’ai remarqué que pour mon cas, ce n’est pas forcément les Reels qui m’amènent des clients donc je n’en fais qu’un par semaine. J’ai essayé 2 fois par semaine mais sans grand succès. Donc perso, je publie des photos le mardi et le jeudi matin, une photo ou un carrousel texte le vendredi fin de journée et un Reel le dimanche. Évidemment, des stories tous les jours. C’est ce qui m’attire le plus de ventes, ce sont les stories. Et clairement, quand tu as une baisse d’engagement, montre-toi, ça repart à la hausse. C’est assez flagrant. J’avoue que je ne suis pas très chiffres donc je n’analyse pas mes statistiques dans le détail. Mais y jeter un œil régulièrement permet de mieux cerner les attentes des abonnés. Cela demande de remettre en question son mode de fonctionnement et de s’adapter, mais c’est le jeu. Je le vois comme ça : comme un jeu car si c’est une corvée, ce n’est pas agréable. C’est une part importante de mon activité donc il faut que ce soit chouette.

VL : Comment t’organises-tu pour gérer efficacement ton temps en ligne, entre la création, les contenus sur Instagram et la gestion de ta boutique en ligne ?

GD : Je prends 30 minutes pour réfléchir à tous mes posts le vendredi (un de mes jours La Bohèmerie), puis une heure (parfois un peu plus) pour créer mon contenu. Chaque mois, lorsque je lance une sélection d’objets chinés, je dois prendre les objets en photos sous toutes leurs coutures. J’en profite pour faire quelques vidéos et mises en situation. J’y consacre au moins une matinée. C’est très long mais ça me permet d’avoir des photos pour l’eshop ainsi que du contenu de réserve pour les réseaux sociaux.

Après, pour l’écriture des posts, je fais cela assez naturellement car mon premier métier est dans l’écriture et la communication. Quand les photos sont déjà prêtes, ça ne me prend que 10 minutes pour faire un post. Un peu plus pour le Reel : je dirais une demi-heure. Pour les stories, c’est la spontanéité qui l’emporte. Ça va assez vite mais je dois reconnaitre que le lundi-mardi-mercredi, j’en fais moins car ce sont les jours où j’ai mon autre boulot.

C’est finalement la gestion de ma boutique en ligne qui me prend le plus de temps. Lors de chaque sortie de sélection, il faut créer toutes les fiches produit (y compris les mesures et le poids), faire les photos, les retoucher, gérer la home page du site et la mise en avant des produits. Donc chaque mois, produire tout le contenu d’une sélection d’objets chinés, c’est quasiment 3 journées complètes de travail. Il faut anticiper. Je me suis déjà retrouvée à J-7 avec toutes mes photos à faire et une lumière dégueulasse à l’extérieur.

Après, il y a toutes les commandes à traiter, ainsi que l’aspect visuel du site : faire disparaître les produits vendus du site et des stories à la une, mais en même temps, montrer qu’on vend car c’est une preuve de succès. Bref, tout ça demande du travail, de la discipline et de l’organisation, mais c’est passionnant.

Pour y parvenir, Notion est devenu mon meilleur allié. J’y note tout, je fais des tableaux et personnalise mon espace de travail. Derrière, j’organise mon temps pour pouvoir tout concilier et faisant des blocs dans Google Agenda

VL : Quel est ton meilleur conseil pour gérer tout ça ?

GD : Mon plus grand conseil, c’est de s’organiser et d’être disciplinée. L’idéal est d’avoir une routine et de bien garder du temps pour la création pure, la rénovation, l’administratif (compta, répondre aux mails, etc.), la com, la gestion du site. Je me crée des blocs de temps consacrés à une tâche et j’essaie de respecter ce que j’ai prévu. Le jeudi, c’est vraiment ma grosse journée où je ne vais pas laisser de place pour mes tâches domestiques par exemple. Le vendredi par contre, c’est davantage un mix entre mon sport, du travail pour La Bohèmerie (prépa des posts de la semaine) et du temps avec mes enfants (le vendredi, quoi qu’il arrive, je passe la fin de journée avec eux). Et le temps où je n’ai pas bossé le vendredi, je le rattrape le dimanche matin lorsque je vais chiner, et parfois le samedi quand les enfants sont au patro et que j’organise des ateliers. Évidemment, je suis souvent très optimiste et n’arrive pas à tout caler, mais c’est comme ça, j’essaye de ne pas me mettre trop de pression.

VL : Un immense merci pour tes précieux conseils ! Où peut-on te retrouver ?

GD : On me retrouve sur Instagram et sur Facebook ainsi que sur mon site web. Deux fois par an, on peut me retrouver « en vrai » lorsque j’organise des ventes de créatrices à Nivelles avec d’autres artisanes : le Xmas pop-up en décembre et le Spring pop-up en avril. On peut toujours me contacter par mail ou message privé pour me passer les commandes les plus folles ! Challengez-moi, j’adore ça ! Je crée pour vous des pièces en tissage et macramé et je chine également pour vous si vous n’aimez pas ça ou si vous cherchez quelque chose de particulier.

Voilà, nous avons plongé dans le monde captivant de Gwen Delieux, l’âme créative derrière La Bohèmerie. De la passion pour la décoration à la réinvention d’objets chinés, Gwen a su créer un univers unique qui fait vibrer sa communauté Instagram. Ses conseils, empreints de simplicité et de bon sens, offrent une feuille de route pour tous ceux et celles qui aspirent à transformer leur hobby en une aventure lucrative sur les réseaux sociaux.

Rappelez-vous, créer une boutique à succès sur Instagram, selon Gwen, c’est avant tout être authentique, créer une connexion avec votre public et rester fidèle à votre identité. Alors, que vous soyez un amateur d’upcycling ou un passionné de macramé, prenez ces conseils, laissez libre cours à votre créativité et lancez-vous dans l’aventure !

Je remercie chaleureusement Gwen pour avoir partagé son expérience, ses défis et ses succès avec nous. Suivez Gwen sur ses canaux de communication pour découvrir ses créations uniques. Et surtout, n’ayez pas peur de la contacter pour toute envie de commande.

Photo : ©Maud Pique.


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